Les perforations du tympan
Les perforations du tympan
Le tympan (ou membrane du tambour) ressemble à une rondelle de papier calque venant obturer de manière étanche le conduit auditif externe. Cette membrane délimite donc l’oreille externe de l’oreille moyenne, c’est-à-dire le milieu externe du milieu interne.
Une perforation du tympan peut être secondaire à une blessure par coton tige, un plongeon ou une gifle.
Elle se caractérise par une vive douleur, une baisse de l’audition et un écoulement sanglant de faible abondance.
L’examen ORL permet d’analyser la totalité du tympan et d’en évaluer la cicatrisation.
Les perforations du tympan sont sources :
- d’infection par pénétration de corps étrangers porteurs de germes dans les cavités de l’oreille moyenne.
- de douleurs, par pénétration d’eau.de surdité, en général modérée de l’ordre de 5 à 20dB par perte de vibration tympanique et de concentration du son sur le marteau.
- d’acouphènes.
- de vertiges par pénétration d’eau froide ou chaude.
Les perforations secondaires à un traumatisme ont plus de 80% de chances de se fermer spontanément en trois mois, aucune indication chirurgicale de réparation tympanique ne doit donc être posée avant ce délai.
La fermeture d’une perforation nécessite en cas d’absence de cicatrisation spontanée, un intervention appelée tympanoplastie.
Celle-ci n’est jamais une urgence, et peut se faire de multiples façons :
- Par voie dite postérieure, c’est-à-dire par une incision située derrière l’oreille, de plusieurs centimètres. Cette voie n’est utilisée que dans des cas exceptionnels au sein de notre cabinet.
- Par voie de Shambaugh qui est une petite incision de deux centimètres située au niveau de l’insertion haute de l’auricule. Elle est utilisée dans cette indication dans près de 25% des interventions.
- Par voie du conduit auditif, sans incision visible, sans douleur notable, et avec une récupération courte (habituellement moins de 8 jours).
La tympanoplastie se réalise en soulevant le tympan sous microscope opératoire, et en plaçant au niveau de la perforation (habituellement en dessous) une « greffe tympanique », c’est-à-dire un tissu appartenant à la personne opérée (graisse abdominale, périchondre, cartilage ou aponévrose temporale).
Ce matériau va jouer le rôle d’un tuteur pour que le tympan « naturel » puisse cicatriser dessus. Mise à part le cartilage, les greffes finissent par être éliminées en laissant un tympan cicatrisé.
Certaines perforations sont d’apparition lente et sont secondaires à des maladies plus graves dont l’évolution peut s’étendre au-delà du tympan pour détruire osselets, cavités de l’oreille moyenne et parfois oreille interne et nerf facial.
Ces perforations qualifiées de dangereuses sont appelées cholestéatome et leur évolution et leur traitement diffère radicalement des perforations simples.
Le cholestéatome se manifeste par des troubles variées de la fonction auditive, de l’équilibre ou de la motricité faciale, mais un écoulement d’oreille chronique et malodorant est très fréquent.
Cette maladie est due à la pénétration du tympan dans les cavités de l’oreille moyenne pour des raisons méconnues, et à l’accumulation de tissu cutané dans la poche ainsi formée.
Cette peau va générer une réaction inflammatoire qui va promouvoir la croissance de cette poche et détruire les structures de l’oreille moyenne et interne.
Le diagnostic est fait par l’examen clinique ORL mais doit être argumenté par un scanner de l’oreille (des rochers) et complété par un bilan d’audition et d’équilibre.
Le traitement est uniquement chirurgical et relativement complexe et vous sera expliqué en détail par votre ORL.